Comme chaque année durant les Fêtes de Wallonie, le Comité Central de Wallonie a à cœur d’entretenir et de perpétuer les traditions populaires. C’est pourquoi différents événements folkloriques et musicaux seront mis à l’honneur pendant deux après-midis consécutifs : le samedi 17 septembre 2022 et le dimanche 18 septembre 2022.
Un cortège folklorique déambulera de 13h00 à 18h00 dans différents endroits de notre capitale wallonne, notamment à travers le quartier des Arsouilles, la Rue de Fer, la Place L’Ilon, le Théâtre, la Place du Marché aux Légumes, la Place de l’Ange, ainsi que sur le site de la Confluence.
Il sera composé de plusieurs groupes :
Quelques rondeaux sont prévus :
Les joutes nautiques namuroises se dérouleront de 15h00 à 17h00 sur la Meuse face à la Confluence.
La première joute sur Échasses féminine aura lieu à 15h30 sur la Place du Théâtre.
La joute de l’Échasse de Bois pour les plus jeunes se tiendra quant à elle à 17h00 sur le site de la Confluence.
Un spectacle de folklore se déroulera de 14h00 à 16h30 sur la Place Saint-Aubain. Plusieurs groupes folkloriques participeront à cette activité, à savoir :
Un cortège itinérant partira de la Place d’Armes de 14h00 à 15h00 pour rejoindre la Place Saint-Aubain.
Une joute sur Échasses des écoles namuroises se déroulera à 14h00 sur la Place Saint-Aubain.
À partir de 16h30, les Échasseurs organiseront la Joute de l’Échasse d’Or sur la Place Saint-Aubain.
Les Échasseurs namurois existent depuis 1411 et depuis lors, la tradition de monter sur des échasses se perpétue, à tel point qu’ils ont posé leur candidature auprès de l’UNESCO afin d’être reconnus au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le CCW soutient bien évidemment cette démarche.
Suivant une légende qui remonterait au début du XIVe siècle, le noble et puissant Jehan de Flandre, alors propriétaire du Comté de Namur, assiégea la ville de Namur et la réduisit à la famine. Le comte Jehan refusa le pardon imploré par les notables de la cité en déclarant “Nenni, Nenni, point de pardon que vous veniez à pied, à cheval, en bateau ou en chariot”. Malicieux, les Namurois se présentèrent au Comte, montés sur des échasses.
Compatissant et amusé de cette ruse, ce dernier pardonna. Mais une version beaucoup plus plausible de ce célèbre jeu est donnée par l’historien Félix Rousseau. Au Moyen-Âge, à chaque crue de la Sambre, de la Meuse ou du Houyoux, les rues de la ville se trouvaient sous eau. En pareille circonstance, les Namurois prirent-ils peut-être l’habitude de se servir d’échasses…
Comme il arrive souvent, un exercice imposé par la nécessité finit par devenir un sport. C’est à ce jeu que les jeunes faisaient montre de leur force, de leur adresse et de leur agilité. Ils étaient divisés en deux groupes : l’un sous le nom de Mélans groupait ceux de la ville ancienne (le centre historique) et l’autre, les Avresses comprenait ceux nés dans la nouvelle ville (la Neuville). Chaque groupe avait son capitaine et son drapeau et se distinguait par la couleur des échasses : celles des Mélans, jaunes et noires, et celles des Avresses, rouges et blanches. Les combattants n’avaient pour armes que leurs coudes et les coups qu’ils se donnaient échasse contre échasse pour renverser l’adversaire. Les jouteurs s’efforcent de faire tomber l’adversaire en utilisant divers procédés : bourrades de l’épaule, parades de coudes, “côps d’pougn è stoumac”, blocages de l’échasse, génuflexions et bien d’autres !
Très populaires, les combats de masses, qui pouvaient rassembler parfois plus d’un millier d’Échasseurs sur le Marché Saint-Rémy, furent à maintes reprises interdits par les autorités locales, qu’elles fussent autrichiennes, espagnoles… ou namuroises. Par ailleurs, beaucoup de grands personnages ont assisté avec ferveur à des combats d’apparat organisés par l’échevinage en l’honneur de leurs hôtes de marque comme Philippe le Bon, Charles Quint, Pierre Le Grand, Louis XIV, Napoléon Bonaparte ou le roi Léopold Ier.
Aujourd’hui, les deux compagnies d’Échasseurs, montant des échasses identiques à celles de leurs ancêtres, joutent en diverses occasions tant à Namur qu’à l’étranger. Ils participent à de nombreuses manifestations internationales folkloriques. Le clou du spectacle reste la Joute de l’Échasse d’Or, où les Mélans et les Avresses s’affrontent entre eux.
Le 16 décembre 2021, à l’occasion de la seizième session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, l’UNESCO a inscrit les joutes sur échasses de Namur sur la Liste Représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité.
La version “officielle” de l’Hymne des Échasseurs (texte, musique et orchestration) est une création collective des membres des JoliesNotes qui a été présentée pour la première fois en public en septembre 2018. L’Hymne est composé de 4 refrains et de 3 couplets présentant les Échasseurs et se caractérise par un compromis entre un style folklorique et épique pouvant ainsi refléter le costume traditionnel des Échasseurs et leurs célèbres joutes. Une nouvelle version de l’Hymne a été créée pour une exécution en public en 2022 : des rythmes technos et des slogans parlés sont ajoutés, ce qui permettra une chorégraphie dynamique et une participation active du public. Il sera exécuté par environ 80 jeunes : 40 chanteurs des JoliesNotes et 40 danseurs de Dance Corner.
Plus d’infos sur le site officiel des Échasseurs.
Le groupe des Alfers est composé d’une douzaine d’hommes et femmes de 7 à 77 ans. Une clique de trois tambours et de deux fifres a récemment été développée afin de les accompagner durant leurs spectacles et parades. Lors de leurs représentations, les Alfers exercent le “jeu du drapeau”, qui est d’origine militaire.
Aux XVIe et XVIIe siècles, durant la période des Pays-Bas espagnols, puis autrichiens (sous Charles Quint, Philippe II, Albert et Isabelle, Philippe IV, Charles II et Charles VI), chaque compagnie d’infanterie possédait un drapeau particulier confié à un officier : le porte-drapeau. Au cours des parades, le porte-enseigne « jouait du drapeau ».
Le jeu, confié à une belle et noble personne, était considéré comme un art véritable. Il existe l’usage italien (le plus ancien), espagnol, autrichien, allemand, suisse, etc., usages qui ont laissé des traces dans le folklore de ces divers pays. Le jeu du drapeau, en vigueur dans le Namurois, le Brabant et en Flandre, dérive de 500 ans de pratique quasi continue. Le nom traditionnel du joueur de drapeau est Alfer ou Alfere. En vieux français, il se disait Alfier ou Alfiere comme il se nommait en Italie. Ce terme dérive certainement depuis l’antiquité ou le porte-enseigne (de l’aigle) dans les légions romaines s’appelait l’Aquilifer.
Pratiqué dans les fêtes namuroises depuis 60 ans, le jeu du drapeau est un exercice splendide réalisé simultanément par plusieurs Alfers, en costume d’époque. Il s’exécutait au son d’un vieil air traditionnel, semblant remonter au XVIIe siècle.
Le jeu coutumier de Namur, recourant à de grands drapeaux, ne présentant pas de figures lancées, comme leurs homologues italiens, témoigne de l’ancienneté du jeu. Depuis 2007, un deuxième jeu plus aérien a été développé. Celui-ci permet aux Alfers de lancer leurs drapeaux de plusieurs manières. Ils ont été appréciés en France, en Louisiane et à Taïwan.
Plus d’infos sur le site officiel des Alfers.
La cité mosane de Jambes (Namur) a présenté pendant des siècles un aspect rural très prononcé. Sur les coteaux, les Masuis cultivaient la vigne et le houblon alors que sur les bords de Meuse, les Cotelis s’adonnaient à la culture maraîchère.
C’est au début de 1960, sous la houlette de Messieurs Mosseray et Briac, que fut créé le groupe folklorique. Son objectif principal est de ressusciter et de maintenir par la danse les traditions ancestrales de la région. Copiés et dessinés d’après des tableaux et des gravures exposés au Musée de Groesbeeck de Croix à Namur, les costumes sont ceux qui se portaient les dimanches et jours de « dicausses » au XVIIIe siècle.
Le répertoire de danses est très varié. Axé principalement sur la danse traditionnelle de Wallonie, le groupe fait revivre matelotes, quadrilles, passe-pied et autres pas, en veillant à conserver leur esprit et exactitude. Les musiques interprétées ont pour la plupart été retrouvées dans des carnets de ménétriers, et spécialement pour notre région, dans les carnets d’un musicien jambois, Monsieur Van Den Bril. Certaines chorégraphies ont été créées pour figurer dans le cadre de pièces de théâtre wallon, de même que pour accompagner des musiques composées par E. Montellier. Au répertoire : Branle de Mariembourg, Maclotte jamboise, Valse de Wallonie, Quadrille d’Honneur de Sclayn et d’autres.
Plus d’infos sur le site officiel des Masuis.
La Royale Moncrabeau est probablement la société folklorique la plus ancienne de Wallonie, car, si elle fut fondée en 1843, ses origines remontent à la fin du XVIIIe siècle. Moncrabeau, étant une société chantante, se devait de posséder son orchestre. Elle eut comme premier directeur musical le musicien aveugle Nicolas Bosret, qui a joué un rôle de tout premier plan dans l’organisation et les orientations de la société.
Les Molons restent fidèles à leur devise, “plaisir et charité”. Dignes successeurs de 1843, ils sont fiers, à juste titre, de servir sous la bannière de ces semeurs de joie et de réconfort. Servir, car la société Moncrabeau n’a jamais failli à son devoir envers les pauvres, et cela depuis plus de 150 ans. À plusieurs reprises, les Molons ont fait preuve d’un véritable héroïsme, notamment au cours des épidémies de choléra en 1849 et en 1866.
En septembre, ils organisent la quinzaine de collecte pour les “pauvres honteux”. Si vous vous promenez dans les rues de Namur pendant cette période, vous risquez de les apercevoir, en grands costumes avec leur “Chirlicke” (tirelire) ou leurs listes, afin de récolter un maximum d’argent pour alimenter la caisse des pauvres.
Actuellement à Namur, il n’y a pas une fête, un tant soit peu importante, sans que les Molons n’apparaissent, installés sur leurs gradins, fixes ou mobiles ! Ils font partie de la vie namuroise, tout comme du folklore local.
Plus d’infos sur le site officiel des Molons.
La Compagnie Saint-Berthuin des Zouaves de Malonne a vu le jour en 1898, à l’occasion du 1200e anniversaire de la mort de St-Berthuin, fondateur du village de Malonne. Elle succède ainsi à l’ancienne milice villageoise qui escortait traditionnellement la procession de la châsse de Saint-Berthuin (trésor d’orfèvrerie daté de 1601).
Le costume de Zouave a été adopté lorsque, aux alentours de 1871, un véritable Zouave (soldat de l’armée française), qui fuyait les combats de Sedan lors de la guerre franco-prussienne, a trouvé refuge à Malonne. Ayant abandonné son costume sur place, les malonnois ont choisi de revêtir celui-ci, comme le voulait la tradition à ce moment-là dans l’Entre-Sambre-et-Meuse.
Après une période difficile, la formation, qui avait résisté à la disparition, a repris son essor en 1970 et connaît aujourd’hui un développement encourageant. Il est possible à chacun de venir marcher une journée ou plus avec la Compagnie. Il s’agit du plus ancien groupe de marche folklorique de la Ville de Namur, et surtout le seul de Marche d’Entre-Sambre-et-Meuse namurois.
La Compagnie des Zouaves de Malonne organise la Marche-Procession Saint-Berthuin du week-end de Pentecôte, à Malonne. Durant deux jours, les reliques de Saint-Berthuin sont escortées dans les rues du village par près de 200 hommes en uniforme d’époque et les tirs à la poudre noire sont nombreux. Cette manifestation se fait dans la plus pure tradition des Marches Folkloriques d’Entre-Sambre-et-Meuse, Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
La Fanfare Royale Sainte-Cécile de Rhisnes est probablement la plus ancienne société de Rhisnes, voire de La Bruyère dans le Namurois Belge. Elle est née en 1870, sous le nom des “Chaufourniers de Rhisnes”, et a rapidement connu un succès retentissant avec pas moins de 50 musiciens entraînés qui, par exemple, remportèrent à Dinant, en 1895, les premiers prix de lecture à vue et d’exécution.
Après une brève interruption de 1902 à 1909, la Fanfare reprit ses activités jusqu’en 1914, sous le nom cette fois de “Fanfare Sainte-Cécile”.
C’est en janvier 1994 que des danseurs issus du Namurois décident de créer un nouveau groupe de danses folkloriques et populaires, où l’espace de décision sera partagé par tous et où les danses seront choisies en fonction des attentes de tout un chacun. Leur répertoire comprend un choix de diverses danses de Wallonie du XIXe et début du XXe siècle.
L’Harmonie Royale de Mellet fut fondée en 1893 par quelques musiciens passionnés et évolua jusqu’en 1940 sous le nom de Fanfare. C’est en 1963 que la Société reçoit le titre de Royal et devient Harmonie Royale de Mellet. En 1984, sa direction musicale est confiée à Francis Henin, jeune et talentueux chef ayant de nombreux prix à son palmarès. Sous son impulsion, elle prend un nouvel essor et participe dès lors à différents concours, se maintenant depuis lors en catégorie Excellence.
En 1969, après sa disparition due à la Seconde Guerre Mondiale, une petite harmonie renaissait à Feschaux, sous son appellation d’origine : “Les Echos de la Frontière”. Bien active depuis ces nombreuses années, la société décidait au tournant du nouveau millénaire d’élargir son horizon. Elle constitua le socle d’une nouvelle harmonie “Les Amis musiciens de Beauraing”, créée le 1 er juillet 2006 sous la structure d’une ASBL.
L’objectif de cette société est d’offrir un accompagnement musical de qualité dans la vie culturelle et événementielle du terroir. L’harmonie se produit ainsi dans des agendas très variés tels concerts classiques, défilés patriotiques et cérémonies officielles à Beauraing, accompagnements de parades dans les villes voisines de Givet, Dinant, Gedinne, animations de kermesses, participation annuelle au grand carnaval d’Aix-la-Chapelle, …
Le groupe, pouvant compter jusqu’à trente musiciens, est dirigé depuis le 21 octobre 1977 par le fidèle, dévoué et infatigable chef de musique, M. René Vanye, qui, avec exigence et minutie, mais aussi grande proximité avec ses musiciens, a à cœur de présenter à leurs publics des représentations d’excellent niveau. La convivialité est aussi un maître-mot dans l’harmonie : tout en s’efforçant de produire de la bonne musique, ils apprécient les bons moments d’amitié passés ensemble.
La légende raconte qu’à Fosses-la-Ville, des sorcières réunies en sabbat ont soulagé de sa bosse un gentil et serviable bossu, et ont affublé un vil et méchant bossu d’une seconde sur le devant. Ce dernier est devenu la risée de la population qui s’en moqua en se déguisant de la sorte lors du carnaval. C’est ainsi qu’est né le Chinel.
Les Chinels virevoltent au son des quatre airs composés par Louis Canivez en 1869, et interprétés par leurs fidèles Pierrots musiciens. Lors de leur danse, ils n’hésitent pas à sabrer les mollets des dames du bout de leur yatagan, qui en retour leur caressent la bosse arrière… ça porte bonheur !Reconnus en 2013 comme « Chef-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de la Communauté française, » les Chinels se sont produits à travers le monde : du Japon à la Louisiane, en passant par le Québec et de nombreux pays européens ; en plus de leur annuel carnaval du Laetare à Fosses-la-Ville, bien entendu !
En rue ou sur scène, les 13 percussionnistes de DFK répandent un groove contagieux, agrémenté de cris de guerre, trompettes exotiques et autres blips électroniques. Quelque part entre la batucada brésilienne et les breakbeats actuels, ce sound-system nomade est une invitation à partager la transe au fil d’un show survolté.
Créée en 1906, la Fanfare l’Union d’Hanzinelle participe à de nombreuses manifestations, dont la Marche Saint-Christophe, une procession en l’honneur de Saint-Christophe, patron des voyageurs et de la paroisse, qui se déroule le dernier dimanche du mois de juillet.